Les Nouvelles de Nathalie

Automne 2019: Études diaconales caritatives

Je suis en congé sabbatique pour étudier.

Un coup de tête
En juin, plus ou moins sur un coup de tête, j’ai appliqué au programme d'études diaconales de ma dénomination. C'est un programme de deux ans à 75%. J’ai envoyé mon application presque deux mois après la dernière date, et il restait exactement une place. Le responsable du programme trouvait que mon profil (mon passé, mes expériences, mes engagements) était tout à fait approprié pour ces études, et après une entrevue téléphonique avec lui et la directrice de l'école, ils ont décider de m’offrir cette place. J'avais une semaine pour décider si je voulais la prendre ou pas. Erik et moi avons pesé les pours et les contres (économie, logistique, etc). Puis j'ai demandé à ma chef si je pouvais prendre un congé sabbatique pour étudier, et il n'y avait pas de problème!

C'est quoi un diacre?
Dans l’église catholique, le diacre est un ministère exclusivement pour les hommes, et c’est souvent une première étape avant la prêtrise. Mais ici dans les églises protestantes, le ministère de diacre est indépendant de la prêtrise, et est orienté vers la charité, l’assistance aux plus démunis. Un diacre peut travailler avec par exemple des enfants, des jeunes, des personnes âgées, des immigrants, des chômeurs, des handicapés, des pauvres, des sans domicile fixe, etc. Un diacre peut aider en situation de crise, animer des groupes de deuil, visiter les hôpitaux et les prisons, avoir des rencontres individuelles avec des gens qui ont besoin de parler, etc. Tous les diacres ne font pas tout cela bien sûr.

Logistique
Depuis septembre, je suis donc en sabbatique pour étudier. J'ai des cours presque tous les lundis et mardis à Stockholm. Le reste de la semaine, j'ai des livres à lire et des travaux à écrire, qui correnspondent souvent à une journée et demie. Je me suis procuré une carte de train annuelle. C'est cher, mais je peux prendre le train autant de fois que je veux dans toute la Suède! Je prends le train de nuit le dimanche soir pour être à l'école le lundi matin, puis je repars le mardi soir pour être à la maison le mercredi matin. Je dors donc deux nuits par semaine dans le vagon-lit, et une nuit dans un hôtel bon marché à côté de l'école.

Mes camarades de classe
J'aime beaucoup mes camarades de classe et le contenu des cours. Nous sommes 10 dans ma classe, et elles sont 8 en deuxième année. Toutes des femmes, avec des différents parcours: infirmières, infirmières auxilières, enseignantes, éducatrices de garderie et de service de garde, une organiste. Pour faire ces étude, on doit avoir un métier et plusieurs années d'expérience de travailler avec des gens, et un engagement dans sa paroisse et/ou dans des oeuvres de charité. Ma classe est aussi internationale, il y a une de l'Érythrée, une de l'Uganda, une de l'Australie, moi, et le reste sont suédoises d'origine.

Qu'est-ce que j'étudie?
La première session est terminée et je suis vraiment contente de ma décision d'étudier. Pendant ces deux ans, j’aurai des cours de théologie, liturgie, sacrements, relation d’aide, santé mentale, psychologie de la religion, aide en situation de crise, éthique, pédagogie biblique, dynamique de groupe, la mission de l'église dans le monde, retraite, pèlerinage, etc. Pendant l'automne, on a eu des cours sur le Nouveau Testament, l'animation de temps de prière, la célébration de la parole, l'homélie, la diaconie (charité), la dynamique de groupe, l'organisation de projets, les groupe de partage, et l'écoute dans la relation d'aide. Après Noël, je ferai un stage auprès d'un diacre, et on aura un cours sur la théologie de la charité, on apprendra comment se passent les funérailles, enterrement et crémation, pour pouvoir assister des personnes en deuil; on aura un cours sur les droits de l'Homme, la discrimation et l'inclusion, et un cours sur l'histoire du christianisme en Suède et les différentes dénominations.

Et après?
Avec ces études, si je veux, si je sens l’appel, je pourrai entreprendre le processus pour être ordonnée diacre. Je devrai poser ma candidature et passer par des entrevues etc. Mais pour l’instant, je me contente de suivre mes cours et faire mon stage, ce qui est super intéressant. Si je ne deviens pas diacre, je peux toujours continuer à travailler comme enseignante et continuer mon bénévolat. Je n'aurai rien perdu, car j'aurai acquis des outils pour mieux aider les plus démunis et pour mieux servir mon église.


Suite: un an plus tard